thousiaste, de désordre aux tâtonnements d’aveugle, de rêve qui cesse au commencement de la
création, comme un moyen de tromper, pour disposer l’âme du spectateur ou de l’auditeur en sorte
qu’elle croie au jaillissement soudain du parfait.
La science de l’art doit, comme il s’entend de soi,
contredire de la façon la plus expresse cette illusion, et démontrer les conclusions erronées et les
mauvaises habitudes de l’intelligence, grâce auxquelles elle tombe dans les filets de l’artiste.
Le sens de la vérité chez l’artiste. — L’artiste a, quant à la connaissance de la vérité, une moralité plus faible que le penseur ; il ne veut absolument pas se laisser enlever les interprétations de Ja vie brillantes, profondes de sens, et se met en garde contre des méthodes et des résultats simples et rassis. En apparence, il lutte pour la dignité et l’importance supérieure de l’homme, en réalité il ne veut pas abandonner les conditions les plus efficaces pour son art, tels que le fantastique, le mythique, l’incertain, l’extrême, le sens du symbole, la surestime de la personnalité, la croyance à quelque chose de miraculeux dans le génie : il tient ainsi la persistance de son genre de création pour plus considérable que le dévouement scientifique à la vérité sous toutes les formes, dût-elle apparaître aussi nue que possible.