Alors son être se transforme peu à peu, les parties
dépendantes, limitrophes de l’élément religieux, y
prennent la prééminence, tout l’horizon de son jugement et de son sentiment est entouré de nuages,
couvert d’ombres religieuses qui passent. Le sentiment ne peut rester en repos ; qu’on se mette donc
en garde.
Les disciples aveugles. — Tant qu’un homme
connaît très bien les forces et les faiblesses de sa
théorie, de son art, de sa religion, sa force est encore petite. Le disciple et l’apôtre qui n’a point
d’yeux pour les faiblesses de la théorie, de la religion, etc., aveuglé par la vue de son maître et sa
piété envers lui, a donc ordinairement plus de puissance que le maître. Sans les disciples aveugles,
jamais encore l’influence d’un homme et de son
oeuvre n’est devenue grande. Aider au triomphe
d’une idée n’a souvent d’autre sens que : l’associer si fraternellement à la sottise que le poids de la
seconde emporte aussi la victoire pour la première.
Émiettement des églises. — Il n’y a pas assez de religion dans le monde pour anéantir seulement les religions.