sentinelles dans l’appartement nuptial. (En langue
turque, cet appartement s’appelle par cette raison
Harem, « sanctuaire, » et par conséquent est désigné par le nom usité pour les portiques des mosquées). C’est ainsi que la royauté, centre d’où
rayonne la puissance et l’éclat, est pour le sujet
un mystère plein de secret et de pudeur : effet dont
bien des restes se font encore sentir aujourd’hui
chez des peuples qui ne comptent pas d’ailleurs
parmi les pudiques. De même le monde entier des
états intérieurs, ce qu’on appelle l’ « âme », est actuellement encore un mystère pour tous les non-philosophes, à la suite de ce que, pendant un
temps infini, il fut cru digne d’une origine divine,
de relations avec la divinité : il est par suite un
adyton et éveille la pudeur.
Ne jugez point. — On doit se garder, en considérant des époques anciennes, de s’engager dans un blâme injuste. L’injustice dans l’esclavage, la cruauté dans la sujétion de personnes et de peuples ne doivent pas se mesurer à notre mesure. Car en ce temps-là l’instinct de la justice n’était pas aussi développé. Qui osera reprocher au Genevois Calvin d’avoir fait brûler le médecin Servet ? Ce fut une action logique, qui découlait de ses convictions, et de même l’Inquisition avait sa justification. Qu’est-