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hommes » (p. 360). Pour fixer cependant l’exemple le plus violent de cette scélérate vulgarité de sentiments, il suffit d’indiquer ici que Strauss n’arrive pas à expliquer autrement l’instinct de négation profondément sérieux et le courant de sanctification ascétique des premiers siècles de l’église chrétienne qu’en prétextant une sursaturation de jouissances sexuelles de tous genres, ainsi qu’un dégoût et un malaise qui en ont été le résultat.

Les Perses l’appellent bidamag buden,
Les Allemands disent : mal aux cheveux.

C’est là la propre citation de Strauss et il n’a pas honte. Quant à nous, nous nous détournons un instant pour surmonter notre écœurement.

7.

De fait, notre chef des philistins est brave et même téméraire en paroles, partout où, par sa bravoure, il croit pouvoir divertir ses nobles compagnons qu’il appelle « nous ». Donc l’ascétisme et l’abnégation des vieux anachorètes et des saints d’autrefois ne seraient qu’une forme du mal aux cheveux ; Jésus devrait être présenté comme un exalté qui, de nos jours, échapperait difficilement au cabanon, et l’anecdote de la résurrection du Christ mériterait d’être qualifié de « charlatanisme historique ». — Laissons passer, pour une