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c’est que la culture et qui sauront que jusqu’à présent les Allemands n’ont pas eu de culture, quoi qu’ils en disent et quelle que soit la fierté dont ils fassent parade. À ceux-là la satisfaction générale que cause aux Allemands leur Bildung paraîtra tout aussi incroyable et niaise qu’à nous la « classicité » autrefois reconnue à Gottsched ou l’estime dont jouissait Ramler que l’on qualifiait du titre de « Pindare allemand ». Ils jugeront peut-être que cette culture n’a été qu’une façon de science de la culture, et de plus une science très fausse et très superficielle. Fausse et superficielle, parce que l’on supportait la contradiction entre la science et la vie, parce que l’on ne s’apercevait même pas de ce qu’il y avait de caractéristique dans la civilisation des peuples qui possèdent véritablement une culture. La culture ne peut naître, croître et s’épanouir que dans la vie, tandis que, chez les Allemands, on l’épingle comme une fleur de papier, on s’en couvre, comme d’une couche de sucre, ce qui fait qu’elle reste toujours mensongère et inféconde. Mais l’éducation de la jeunesse en Allemagne