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peut voir le plus grand éléphant du monde, à l’exception de lui-même. » Car, quelle opposition y a t-il entre la marche des choses et l’activité humaine ? Je remarque en général que les historiens, pareils à celui dont je viens de citer une phrase, n’instruisent plus dès qu’ils s’abandonnent à des généralités et qu’alors ils voilent, par des obscurités, le sentiment. Les sciences, les généralités sont ce qu’il y a de plus important, pour autant qu’elles contiennent les lois. Mais, si l’on voulait nous présenter comme des lois des affirmations semblables à celle que nous venons de reproduire, nous pourrions répondre, que dans ce cas, le travail de l’historien ne serait que du gaspillage, car si l’on déduit de pareilles phrases les obscurités et le reliquat insoluble dont nous avons parlé, ce qui demeure est archiconnu et même trivial, chacun ayant eu l’occasion de s’en rendre compte dans le plus étroit domaine de l’expérience. Or, incommoder avec ce fatras des peuples entiers et y employer de pénibles années de travail, ce ne serait pas autre chose que d’accumuler, dans les sciences naturelles, expérience sur expérience, sans tenir compte que, du trésor des expériences connues, la loi a depuis longtemps pu être déduite. Selon Zöllner, les sciences naturelles souffriraient du reste aujourd’hui de ces excès insensés dans l’expérimentation. Si la valeur d’un drame ne résidait