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l’amour’et la compréhension est donc nécessaire, con- · formé ment à une disposition maladive de la nature, pour qu’un degré inférieur soit créé. Le plus grand et le plus noble servent de moyens pour donner naissance à ce qui est médiocre et vulgaire ; C’est que la nature ’est mauvaise ménagère, ses dépenses étant infiniment supérieures au bénéfice qu’elle en tire, de sorte que, ’V T malgré toutes ses richesses, elle finira un jour par se ruiner. Elle se serait arrangée d’une façon bien plus t raisonnable si elle s’était imposé comme règle dé faire ’ moins de dépenses et de s’assu1 er des revenus centuples, s’il existait par exemple moins d’artistes et que ceux-ci fussent de capacités moindres, mais, par contre, .plus d’homt1ies réceptifs, doués d’une plus grande force d’absorption et d’une espèce plus vigoureuse que les artistes, ’ eux-mêmes. Dela sorte l’eH’et de l’œuvre d’art, ·par rapport à sa cause, apparaîtrait comme un ceutuple ree tentissement. Ou bien ne devrait-on pas au moins s’attendre à ce quels cause et l’eli’et fussent de force égale ? x Mais combien la nature répond peu à cette attente !,

ll semble parfois que Yartiste, et en particulier le philosophe, ne soit qu’un hasard- dans son époque, qu’il n’y soit entré que comme un ermite, comme un voyageur égaré et restéeu arrière. Qu’on se rende donc une fois bien eompte combien Schopenhauerest grand, il’g partent et en teutesiehoses, et combien lleffet produit par son œuvre estnmédiocre et absurde. Rien ne peut sembler plus humiliant pour un honnête homme de ce tempsque de se rendre compte à quel point Schopen· ’ liauer y est une apparition fortuite et de quelles puis sauces, de quelles impuissances a dépendu lféchec de