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En dixième lieu, l’estime des confrères, la crainte de leur mépris. Mobile plus rare, mais supérieur au précécédent, quel’on rencontre encore assez Fréquemment. Tous ; les membres de la confrérie se surveillent lesuns les autres de la manière la plus jalouse, de telle façon que la ’ vérité dont tant de choses dépendent, l e pain, ia position, · Phenneur, soit authentiquement baptisée au nom de son inventeurLon rend rigoureusement hommage à l’autre ’À pour lai vérité qu’il a trouvée, afin qu’il venus-rendela pareille si l’on se trouvait dans le cas de trouver unijeur, I à àon tour, une vérité. La contre-vérité, l’errem·, sont dé· · voilées avec t ?racas, pou«r que le nombre des compétiteurs ne devienne pas trop grand. Mais parfois aussi on fait crever la vérité véritable, de façon à ’faire de la place pour un temps à l’erreur opiniâtre et audacieuse. lci, pas plus qu’ailleurs, les « idiotismes moraux ». que l’ouappelle généralement tours de fripons, ne font défaut.

En onzième lieu, le savant par vanité, espèce déjà beaucoup plus rare. Il veut, autant que possible, posséder un domaine à lui tout seul et dans ce but il tourne son attention vers les curiosités, surtout si ces curiosités lui occasionnent des frais extraordinaires, des voyages, des fouilles, des relations nombreuses dans tous les pays. Il · se contente généralement d’être, lui aussi, l’objet d’une · curiosité étonnée et ne songe pas à gagner son pain par Éi le moyen de ses savantes recherches.

En douzi ème lieu, le savant par passion du jeu. Son. amusement consiste à trouver des devinettes dans les sciences et à les résoudre ; il le fera sans grand effort pour ne pas perdre le sentiment qu’il agit en joueur. ’ (Test pourquoi il évitera aussi de pénétrer dans les pro-