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Mais, vraiment, il n’y aurait pas de quoi remuer le Q petit doigt en faveur de la culture allemande, si l’Alle- A maud, sous le nom de culture, qui lui fait encore défaut et qu’il devrait acquérir maintenant, n’entendait que les artifices et les agréments qui enjolivent la vie, y compris Pingéniosité des maîtres de danse et des tapissiers, s’il ne devait s’appliq1 ; er, dans son langage, qu’aux règles académiques et à une certaine civilité générale. La dernière guerre et le contact personnel avec les Français ne semblent pourtant pas avoir suscité d’aspi- t ’ rations plus hautes et je soupçonne souvent l’Allemand de vouloir se dérober au devoir ancien que lui imposent ses dons merveilleux et la singulière profondeur, le A sérieux de sa nature. Il aimerait beaucoup mieux s’a- h muser à faire le singe, apprendre des manières et des ’tours qui rendraient sa vie plus divertissante. On ne ii saurait faire une injure plus grave à l’esprit allemand » A qu’en le traitant comme s’il était de cire, malléable au point quel’on pourrait un jour, par un simple modelage, p, ·’ lui donner de l’élégance. Et s’il était malheureuse ;1ent· ’’’i vrai qu’un grand nombre d’A. Ilemands se sentiraient disposés à se laisser ainsi modèler et redresser, il faudrait répéter sans cesse, j.usqu’à ce que l’on finisse par l’entendre : « Elle n’habite plus du tout en vous, cette vieille ’ façon allemande, qui, bien qu’elle soit dure, âpre et pleine de résistance, est pourtant la matière la plus précieuse, celle que seuls les grand sculpteurs peu- ’l vent utiliser, parce que seule elle est digne d’eux. Ce que vous avez en vous est, par contre, . une matière ’ ·q, ’îiA molle et pâteuse. Faites-en ce que vous voulez, pétris » sezmïélégantes poupées et des idoles inté :’·~ :: ssantes, le