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Voici, en second lieu, l’égoi’sme de l’Etdl, car l’État exige également une généralisation et un développement aussi considérables que possible de la culture et il tient · È entre les mains les instruments les plus efficaces pour vp. satisfaire ses désirs. En admettant qu’il se sache assez fort pour pouvoir- non seulement enlever les entraves mais encore pour imposer son joug à temps, en admet- · e tant que son fondement soit assez large pour pouvoir supporter tout l’édiltice de la culture, c’est lui qui, dans la lutte avec les autres États, bénéficiera toujours lui-A même de la vulgarisation de la culture parmi ses se ’ ’ Ã citoyens. Partout où l’on parle maintenant « d’États ’ civilisés » on impose la tâche de développer les facultés intellectuelles d’une génération, au point que ces facultés servent et soient utiles aux institutions établies, mais on

  • n’admet pas que ce développement aille plus loin. Il en

est comme d’un ruisseau de montagne, détourné partiellement de son cours par des digues et des barrages, pour que sa force motrice serve à faire tourner un moulin, tandis que si son courant impétueux était utilisé tout entier, il deviendrait plutôt dangereux qu’utile pour —, le moulin. Le déchaînement apparent des forces se présente ainsi plutôt comme une contrainte. Qu’on se A rappelle plutôt ce qu’estdevenu le christianisme au s cours des temps et sous la domination égoïste de l’État. ’ à Le christianisme est’certainement la révélation la plus i. pure de ce besoin de culture et de la création toujours renouvelée des saints. Mais, comme il a été utilisé de e cent’façons pour faire tourner les moulins des pouvoirs ’’’. r publics, il s’est peu à peu corrompu jusqu’à. la moelle, il est devenu hypocrite et mensonger et il a dégénéré