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qu’une continuation de Panimalité. Il en est comme si A · l’homme était soumis intentionnellement à un phénomène de régression et frustré de ses dispositions métaphysiques, comme si la nature, après avoir longtemps aspiré à créer Yhomme, s’était soudain reculée de lui, avec effroi et qu’el1e ait préférémetournerà Finconscient de l’instinct. Elle avait besoin de suivre la vie de la connaissance et elle a peur de la- connaissance ·qu’il lui ’ eût fallu. C’est pourquoi la flanïüne vacille, inquiète, 1 comme si elle était elfrayée ant elle-même et elle saisit mille choses avant de saisir ce pour quoi la nature a précisément besoin de la-connaissanceQ Nous nous en F Q apercevons tous dans certains moments, où nous ne lxfaisons les plus longs préparatifs de notre vie que pour ltinir nos tâches véritables ; où nous voudrions cacher ’ notre tête n’importe où, pourvu que notre conscience aux p cent yeux ne puisse Qnous saisir ; où nous abandonnons ’ 4 p·1’ notre cœur en hâte à l’État, au gain lucratif, à la société, à la science, simplement pour que ce cœur ne soit plus en notre possession ; où nous nous abandounous nousmêmes’aveuglément à la dure tâche quotidienne plus

qn’il ne serait nécessaire pour nous —· et tout cela parce. î qu’il nous semble plus indispensable encore de ne pas E repren sire conscience de nous-mêmes. ’

La hâte est générale, parce que chacun est en fuite devant lui-même, générale aussi la farouche pudeur que : j’ l’on met àcacher cette hâte, parce que l’on voudrait pa+ ’ raître satisfait et dérober sa misère au spectateur P81’8·• picace, etrgiénéral enân le- besoin de nouveaux mots sonones dont il convient clhffnblerln viepour lui prêter un aimzle bruit et de fête. Chacun connait 1’état d’âme. r s ll