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mour aussi mélancolique que Wagner, avec les derniers accents de son prélade[1]

Les deux fragments dont nous donnons plus loin la traduction sont des notes préparatoires pour le Cas Wagner, mais leur texte n’a pas été utilisé pour la rédaction définitive de cet opuscule. Ils serviront en tous cas à préciser davantage les relatons entre deux hommes dont les « univers intellectuels » se confondent si souvent pour aboutir à des voies différentes.

En condamnant Wagner, Nietzsche lui a rendu le plus magnifique hommage. Il a tenu à préciser cet hommage dans un chapitre d’Ecce homo : « Je crois que je sais mieux que n’importe qui de quels prodiges Wagner est capable : l’évocation de cinquante univers de ravissement étranges que personne d’autre que lui ne peut atteindre ; à tire d’ailes. Et, tel que je suis, assez fort pour faire tourner à mon avantage ce qu’il y a de plus problématique et de plus dangereux afin redevenir plus fort encore, j’appelle Wagner le plus grand bienfait de ma vie. Ce qui nous nuit, c’est que nous avons profondément souffert, aussi l’un par l’autre, plus que les hommes de ce siècle seraient capables de souffrir. Cette alliance associe éternellement nos noms dans l’avenir. » — h. a.

I

1.

Aujourd’hui, en Allemagne, le malentendu au sujet de Richard Wagner est énorme, et comme j’ai contribué à l’augmenter, je veux payer ma dette en essayant de l’amoindrir…

2.

Ce que j’ai écrit moi-même, autrefois, dans mes « jeunes années », au sujet de Schopenhauer et de Wagner — et, plutôt que de l’écrire, je l’ai peint, peut-être en fresques trop auda-

  1. Le prélude de Parsifal n’a pas de conclusion. Au concert l’exécution se termine par un rappel du « motif de la foi » emprunté au premier acte. — h. a.