voriser la clarté. Il lui fallait avant tout se détacher des contraintes et des-prétentions de 1ancienne musique des ’ états d’àme et faire parler à sa musique, processus mélo- M ; dieux du sentiment et de la passion, un langage qui ne. pût donner lieu à aucune équivoque. Si nous considérons ce qu’il est parvenu à accomplir, il nous semble que ce qu’il a réalisé dans le domaine de la musique correspond · à ce qu’a fait dans le domaine de l’art plastique lfinventeur du groupemlétaché. Comparéeà celle de Wagner, toute la musique antérieure paraît contrainte et timide, ~ comme si elle ne pouvait se montrer sous toutes ses faces et qu’elle fût prise d’une sorte de honte. Wagner saisit, ·· chaque degré et chaque nuance du sentiment avec la plus sûre précision. Sans crainte qu’elle lui échappe, il prend en main l’émotion la plus délicate, la plus lointaine et la plus subtile et il sait la retenir, comme si elle, ’ avait pris corps, tandis que tout autre que lui n’y verrait qu’un’éphémère papillon que flétrit’le moindre attou-, chement. Sa musique n’est jamais indéterminée, jamais iugace ; tout ce qui parle par sa voix, que ce soit l’homme ou la nature, est animé d’une passion rigoureuse ment individualisée ; la tem pete et la flamme elles-mêmes revêtent chez lui la force irrésistible d’une volonté personnelle., Au-dessus de ces êtres qui font entendre leurvoix, au-dessus de la lutte des passions qui les agitent, · ’i“ au dessus du tizurbillon des contradictions, plane une puissante intelligence symphonique, inspirée par une · raison supérieure, qui, du sein de la guerre, fait naître sans cesse la concorde. La musique de Wagner, dans son ensemble, est une image d u monde tel que le concevait le grand philosophe d’Éphèse, harmonie engendrée ; ’
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