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elle-même lo1·squ’elle ne peut se faire comprendre, la grandeur de Wagner, en tant qu’art1ste, doit consister précisément en ceci que son génie est doué d’une incommunicabilité surhumaine et parle un langage acces”’’sible à tous quand il révèle avec une suprême clarté se sensations les plus intimes et les plus personnelles. Sonapparition dans l’histoire des arts ressemble à l’éruption volcanique de l’ensemble des facultés artistiques dont la I. nature elle-même est douée, alors que l’humanité-av ; it t’· été habituée j-usqu’à présent, comme à une règle, à ne QQ 2 voir les actes qu’iso’lément. On ne peut donc hésiter à Ã poëte, musicien ou statuaire, en donnant à chacun de ces termes son sens le plus large, ou bien s’il vaut mieux créer pour lui une dénomination nouvelle.

L fa lté Oétl e de Wa ner’fii en cfil : a. eu’u s a rme eci qu’il imagine des phénomènes visibles et sensibles et q non pas des idées abstraites, ce qui équivaut à dire x qu’il pense d’une façon mythique, comme le peuple a pensé de tous temps. Le mythe n’a pas pour base une idée, ainsi que se l’imaginent les enfants d’une civilisation rafünée ; le mythe c’est l’idée même, —il commu- · nique une notion du monde, en évoquant une succession — » «· de phénomènes, d’act1ons et de souürances. L’Anm2au du Niebelunglest un immense système de pensées, mais ’ sans la forme spéculative de la pensée. - Un philosophe A pourrait peut-être mettre en parallèle une œuvre correspondante ui serait com lètement dé ourvue d’ima es et d’act1on et ne s adresserait à nous que par des idées abstraites. On aurait alors représenté le même sujet dans "deux spbèresrdiüérences, une fois pour lei peuple t