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il peut S8 l’6¤d1’€ ¤0 !11PÉB combien sa souffrance a d’af· y finités avec celles que devait éprouver le peuple à’son* origine et dans quelles conditions se trouvera un jour un peuple qui devra compter au milieu de lui beaucoup A d’hommes comme Wagner lui-même. Or, comment vi- » vaient le mythe et la musique dans notre société moderne, pour autant qu’ils n’avaient pas été victimes de cette société ? Un même sort leur était échu en partage, preuve de leur étroite et mystérieuse affinité : profondément abaissé et déformé, transformé en a conte », ’J ;’ dépouillé de son admirable et sainte vérité, le mythe était devenu Pamusement et le jouet des femmes et des enfants d’un peuple dégénéré ; la musique s’était con—~ ’, ,’, servéeyau milieu des pauvres et des simples, au foyer des solitaires. Le musicien allemand n’avait point réussi à prendre un rang favorable dans la pratique élégente des arts, il était devenu lui-mêmeun de ces contes pleins de monstres et de mystères, riche d’accents sin- ·, i, y j cères et de touchantes promesses, questionneur mala·. V v’, droit, il était devenu quelque chose d’en chanté, qu-i à avait besoin d’être délivré du charme qui le retenait, prisonnier., C, ’est là que l’artiste entendit clairement Perdre qui lui étit donné à lui seul, l’ordre de restituer au my thesa nature virile, de délivrer la musique de son sortilège pour lui rendre la parole ; il sentit soudain- que la force qui devait produire le Drame était déchaînée en lui, que saidomination était assurée sur un royaume. encore à découvrir, qui tiendrait le milieu entre le mythe et la musique. C’est alors qu’il présenta aux hommes sanouvelle œuvre d’art, l’œuvre où il avait concentré tout ce qu’il savait être puissant, saisissant, riche en félicité,