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cesse à rendre heureux un. certain nombre cfhommes aufmoyen de cette « liberü >>, par quoi nous entendons les conditions essentielles pour la genèse des philo. sophes. Or, Platon a rencontré dans l’histoire un sin-S, guliermalheur : chaque fois que naissait une institution qui correspondait à peu près ses propositions, ’c’était toujours, à y regarder de plus près, l’enFant supposé] d’un latin, un vilain petit démon. Il en fut ainsi de S, l’État sacerdotal du moyen âge quand on le comparaît · » p - au règne des « Hls des dieux » qu’il avait rêvé. A vrai A dire, l’État moderne est aussi éloigné que possible du i’i« -. i règne des philosophes. Grâce ’àDieu ! dira le amitiér ’ Mais l’encourag-ement des philosophes, tel que’"l’entend l’État moderne, devrait être examiné une fois de telle ’sorte que Yon puisse se rendre compte si cet encouragement doit être entendu au sens platonicien. Je veux dire qu’il’faudrait savoir si l’État prendisa tâche tellement au sérieux que c’est son dessein de faire naître ; de nouveaux Platon. Si, généralement, la présence du, is’, philosophe dans son temps apparaît comme fortuite, l’E-“ tat s’impose-t-il aujourd’hui véritablement le devoir de transformer consciemment ce caractère, fortuit en une I — nécessité et d’aider ici aussi la nature ?

L’expérience, malheureusement, nous a ouvert les ~ yeux et nous a fait voir qu’il en est tout autrement. Elle ’nous apprend que, pour ce qui est des grands philo-Z sophes auxquels la nature a accordé ses dons, rien ne s’oppose plus à leur création et à leur développement que les mauvais philosophes qui sont philosophesparp ’grâce d’État. Sujet pénible, à vrai ·dire.’ C’est, comme on sait, le même que celui dont Schopenhauer aholrda