est héroïque. Les Grecs n’ont pas eu honte de compter parmi les grands travaux d’Hercule le nettoyage d’une étable.
431.
Les opinions des adversaires. — Pour mesurer combien se montrent naturellement subtils ou faibles les cerveaux même les plus intelligents, il faut regarder à la façon dont ils conçoivent et rendent les opinions de leurs adversaires : la mesure naturelle de tout intellect s’y révèle. — Le sage parfait élève, sans le vouloir, son adversaire dans l’idéal et libère la contradiction de celui-ci de toute tache et de toute accidence : ce n’est que lorsque son adversaire est devenu un dieu aux armes lumineuses qu’il lutte contre lui.
432.
Chercheur et tentateur. — Il n’existe pas de méthode scientifique en dehors de laquelle il n’y a point de savoir ! Il faut que nous procédions vis-à-vis des choses comme à l’essai, que nous soyons tantôt bons, tantôt méchants à leur égard, agissant tour à tour avec justice, passion et froideur. Un tel s’entretient avec les choses en policier, tel autre en confesseur, un troisième en voyageur et en curieux. On parviendra à leur arracher une parcelle d’elles-mêmes soit avec la sympathie, soit avec la violence ; l’un est poussé en avant, poussé à voir clair, par la vénération que lui inspirent leurs secrets, l’autre au contraire par l’indiscrétion et la malice dans l’in-