blent entre elles, en grand et aussi en petit, — en sorte que nous sommes nous-mêmes semblables à nous-mêmes, dans cette grande année, en grand et aussi en petit.
Et si tu voulais mourir à présent, ô Zarathoustra : voici, nous savons aussi comment tu te parlerais à toi-même : — mais tes animaux te supplient de ne pas mourir encore !
Tu parlerais sans trembler et tu pousserais plutôt un soupir d’allégresse : car un grand poids et une grande angoisse seraient enlevés de toi, de toi qui es le plus patient ! —
« Maintenant je meurs et je disparais, dirais-tu, et dans un instant je ne serai plus rien. Les âmes sont aussi mortelles que les corps.
Mais un jour reviendra le réseau des causes où je suis enserré, — il me recréera ! Je fais moi-même partie des causes de l’éternel retour des choses.
Je reviendrai avec ce soleil, avec cette terre, avec cet aigle, avec ce serpent — non pas pour une vie nouvelle, ni pour une vie meilleure ou semblable :
— je reviendrai éternellement pour cette même vie, identiquement pareille, en grand et aussi en petit, afin d’enseigner de nouveau l’éternel retour de toutes choses, —
— afin de proclamer à nouveau la parole du grand Midi de la terre et des hommes, afin d’enseigner de nouveau aux hommes la venue du Surhumain.