Avec des regards crochus — tu m’enseignes des voies détournées ; sur des voies détournées mon pied apprend — des ruses !
Je te crains quand tu es près, je t’aime quand tu es loin ; ta fuite m’attire, tes recherches m’arrêtent : — je souffre, mais pour toi, que ne souffrirais-je pas volontiers !
Toi, dont la froideur allume, dont la haine séduit, dont la fuite attache, dont les moqueries — émeuvent :
— qui ne te haïrait pas, grande lieuse, enveloppeuse, séduisante, chercheuse qui trouve ! Qui ne t’aimerait pas, innocente, impatiente, hâtive pécheresse aux yeux d’enfant !
Où m’entraînes-tu maintenant, enfant modèle, enfant mutin ? Et te voilà qui me fuis de nouveau, doux étourdi, jeune ingrat !
Je te suis en dansant, même sur une piste incertaine. Où es-tu ? Donne-moi la main ! Ou bien un doigt seulement !
Il y a là des cavernes et des fourrés : nous allons nous égarer ! — Halte ! Arrête-toi ! Ne vois-tu pas voltiger des hiboux et des chauves-souris ?
Toi, hibou que tu es ! Chauve-souris ! Tu veux me narguer ? Où sommes-nous ? C’est des chiens que tu as appris à hurler et à glapir.
Aimablement tu claquais devant moi de tes petites dents blanches, tes yeux méchants pétillent vers moi à travers ta petite crinière bouclée !
Quelle danse par monts et par vaux ! je suis le chasseur : — veux-tu être mon chien ou mon chamois ?