« Comment ? était-ce là la vie ? Allons ! Recommençons encore une fois ! »
Dans une telle maxime, il y a beaucoup de fanfare. Que celui qui a des oreilles entende. —
* *
« Arrête-toi ! nain ! dis-je. Moi ou bien toi ! Mais moi je suis le plus fort de nous deux — : tu ne connais pas ma pensée la plus profonde ! Celle-là tu ne saurais la porter ! » —
Alors arriva ce qui me rendit plus léger : le nain sauta de mes épaules, l’indiscret ! Il s’accroupit sur une pierre devant moi. Mais à l’endroit où nous nous arrêtions se trouvait comme par hasard un portique.
« Vois ce portique ! nain ! repris-je : il a deux visages. Deux chemins se réunissent ici : personne encore ne les a suivis jusqu’au bout.
Cette longue rue qui descend, elle dure une éternité et cette longue rue qui monte — c’est une autre éternité.
Ils se contredisent, ces chemins ; ils se butent l’un contre l’autre : — et c’est là, à ce portique, qu’ils se rencontrent. Le nom du portique se trouve écrit au-dessus, il s’appelle : « instant ».
Mais si quelqu’un suivait l’un de ces chemins — en allant toujours plus loin : crois-tu nain, que ces chemins se contrediraient toujours !" —