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ITINÉRAIRE DES CAPTIFS

attentions aussi délicates, et qu’elle en récompensa l’auteur d’une manière qui fit beaucoup de peine à Mamonow, favori en activité à cette époque-là.

À deux ou trois journées de distance de Witebsk, nous quittâmes la Russie blanche, province enlevée à la Pologne lors de son premier partage de 1772. Autant qu’en peut juger un prisonnier, qui ne voyait que les auberges et les chemins publics, je dois ici ce triste aveu à la vérité, que ce pays m’a paru avoir infiniment gagné, sous le point de vue de son état matériel, depuis le partage.

Dans tous les pays où j’avais voyagé, j’ai généralement observé que la différence entre un gouvernement absolu et une administration libre consistait en ce que, dans les pays soumis au premier, quelque malheureuse que puisse être la condition des individus, tout ce qui tient aux établissements publics, comme chemins, postes, voitures publiques, règlements de police, magasins, quelquefois même hôpitaux, et surtout la force armée, était tenu avec beaucoup d’ordre et surveillé avec une exactitude beaucoup plus sévère.

Dans les pays libres, au contraire, les habitants, jouissant de tous les avantages que les opprimés ne connaissent pas, et possédant le