trouver à emprunter que cinquante ducats qu’il m’envoyait. Il me promettait en outre d’employer tous les moyens pour obtenir mon élargissement. Je savais d’avance combien ses efforts seraient vains.
Notre marche jusqu’à Zaslaw, où nous nous séparâmes de Chruszczew, dura plus de quatre semaines ; on nous faisait partir à huit heures du matin ; nous faisions à peu près six lieues et arrivions à trois heures pour dîner et coucher. Chacune de nos voitures était précédée et suivie d’un détachement de cavalerie ; l’armée et les autres prisonniers arrivaient à peu près trois heures après nous. Lorsque nous entrâmes dans la Volhynie, province enlevée à la Pologne par le second partage, et qui n’avait pris aucune part à la dernière révolution, nous n’y trouvâmes que les traces des ravages de la campagne de 1792. Les seigneurs et les propriétaires restaient dans leurs maisons. Chruszczew, qui tous les jours recevait des courriers de Suwarow et de Fersen, avec des ordres et des instructions y apprit que le bruit s’était généralement répandu dans le pays, que le véritable général Kosciuszko s’était échappé du combat, et que les Russes, pour jeter la terreur et décourager les patriotes, lui avaient substitué un autre prisonnier qu’ils promenaient entouré de leurs deux mille hommes. Pour faire cesser ces rap-