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NOTICE SUR J. U. NIEMCEWICZ.

ment seulement, il crut à la bonne foi de l’empereur ; mais bientôt détrompé, il recommença une lutte sourde et acharnée contre le gouvernement russe ; et enfin les désastres de la dernière guerre le rejetèrent pour la dernière fois de la Pologne, et il mourut en exil.

Ainsi, à travers toutes les formes possibles de gouvernement, à travers des positions différentes, il cherchait quelque chose de supérieur à toutes les formes, quelque chose de plus élevé qu’une position quelconque ; il cherchait l’idée nationale, sans avoir pu la formuler nettement.

Niemcewicz est un de ces hommes-types qui précèdent leurs générations. Des gétiérations qui sauraient lire dans l’histoire de ces hommes, pourraient certainement y découvrir leurs propres destinées. Un des premiers, il quitte la Pologne, après la chute de la constitution du 3 mai, et bientôt il fut suivi par une foule de ses compatriotes. Prisonnier à Macieiowice et jeté dans un cachot, il prédisait ainsi le sort qui attendait les générations polonaises ; et, depuis sa sortie de la prison jusqu’à présent, la cellule qu’il occupa à Pétersbourg n’est jamais restée vide de Polonais ; il l’a inaugurée pour l’avenir. On l’a vu plus tard en Amérique, et des milliers de Polonais ont traversé les mêmes terres où Niemcewicz avait déploré la