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NOTICE SUR J. U. NIEMCEWICZ.

l’opinion publique en Angleterre et en Irlande, en faveur de sa patrie, puis contribua à fonder à Londres l’Association littéraire des Amis de la Pologne. Il vint plus tard habiter Paris, où ses honorables efforts dans l’intérêt de la cause qu’il avait servie déjà avec tant de zèle, depuis plus d’un demi-siècle, ne devaient plus cesser qu’avec sa vie. Membre de la Société littéraire polonaise de Paris, il y prononçait des discours, y lisait ses divers travaux, et coopérait à la part que cette société a prise dès lors à toutes les luttes de la presse sur les affaires de la Pologne. Toujours vivement occupé des études historiques relatives à son pays, Niemcewicz fonda, à Paris, un Comité historique[1]. Une collection considérable

  1. Nous croyons devoir insérer ici une traduction de l’appel que Niemcewicz, déjà octogénaire, fit à cette occasion à ses compatriotes et compagnons d’exil :
    « Accablés des maux les plus cruels depuis l’asservissement de notre pays ; persécutés, dépouillés de nos biens, réduits à vivre du pain amer de l’étranger, dispersés sur la surface entière du globe, s’il nous reste quelque consolation dans notre exil, quelque force dans notre adversité, quelque dignité dans notre misère, nous ne le devons qu’à l’amour de la patrie, à cet ange gardien et consolateur qui anime nos cœurs, soutient nos efforts et fortifie nos espérances.
    « Nous n’avons abandonné nos foyers que pour servir à