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NOTICE SUR J. U. NIEMCEWICZ.

vembre i830, Niemcewicz se vit appelé dans le sein du Conseil suprême de l’administration du royaume, qui s’entoura dès lors des noms justement populaires. Dans les moments orageux qui suivirent, Niemcewicz contribua, à plusieurs reprises, à préserver le mouvement national des excès qui auraient pu affaiblir sa force et ternif sa pureté. Élu plus tard sénateur castellan, la diète le dispensa, par un arrêté spécial, d’avoir à justifier de son éligibilité.

Au mois de juillet suivant, Niemcewicz, qui, pendant ses voyages précédents en Angleterre, avait su y former d’honorables relations, fut chargé par le gouvernement national d’aller plaider la cause de son pays auprès du cabinet britannique ; c’était justement l’époque où le cabinet français faisait des propositions à Londres au sujet d’une médiation commune des deux cours dans les affaires de Pologne ; mais les entraves mises à son voyage par la Prusse ne lui permirent pas d’arriver à temps à Londres, et bientôt la funeste nouvelle de la prise de Varsovie porta un coup mortel à toutes les espérances des Polonais. Niemcewicz, vieillard plus que septuagénaire à cette époque, ne balança cependant pas un seul instant à se soumettre alors à un quatrième exil, et à partager le sort de ses compatriotes émigrés. Il continua d’abord à travailler à intéresser