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NOTICE SUR J. U. NIEMCEWICZ.

de la campagne de 1812, Niemcewicz suivit les membres du gouvernement polonais, qui se retirèrent en Allemagne, et subit dans cette occasion son troisième exil.

Après la création du royaume de Pologne par le congrès de Vienne, l’empereur Alexandre confirma Niemcewicz dans sa charge de secrétaire du sénat et de membre du conseil de l’instruction publique ; mais on lui retira ce dernier emploi en 1821, lorsqu’un système de plus en plus rétrograde fut embrassé par le gouvernement russo-polonais. La disgrâce de Niemcewicz fut comme le complément nécessaire des mesures prises dès lors, par ce gouvernement, pour étouffer autant que possible tout germe de nationalité et de liberté en Pologne.

Niemcewicz était déjà, depuis longtemps, et à juste titre, particulièrement odieux à la Russie, tant à cause des nombreux services qu’il avait toujours rendus à sa patrie, qu’à cause de sa grande popularité et de l’esprit de la plupart de ses ouvrages. Ses Lettres lithuaniennes, sorte d’écrit périodique publié en 1812, pour encourager le soulèvement de ses compatriotes, les Lithuaniens, contre les Russes, étaient surtout un de ses torts les plus impardonnables aux yeux du cabinet de Pétersbourg. Ses autres et nombreux ouvrages, d’ailleurs, avaient toujours pour but