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ÉLARGISSEMENT.

cette souveraine. Sur une table, au milieu de la salle, sont déposés la couronne, le sceptre et le globe : la couronne impériale est une grande masse de belles pierreries ; on y voit le diamant qui pèse 779 carats, et qui a la forme d’une petite cuiller, étant arrondi d’un côté et plat de l’autre. Catherine II le paya 2,250,000 livres de France comptant et 100,000 livres de pension viagère. Le marchand qui le vendit mourut bientôt. La seconde pierre remarquable qu’on voit dans cette collection, est un rubis de la plus belle eau et de la grosseur d’un petit œuf de poule ; il orne le sceptre. Gustave III, roi de Suède, à son voyage à Pétersbourg en 1777, en fit présent à l’impératrice. Le reste ne répondit pas du tout à l’attente que je m’en faisais : c’était tout autour de l’appartement des tables longues, recouvertes de carreaux de vitre, comme dans les magasins des bijoutiers ; on y voyait des chaînes, des montres, des boîtes, des étuis ; le tout garni de fort petits diamants et assez mesquins. Quelle différence avec la collection à d’Auguste III, roi de Pologne, électeur de Saxe, qu’on montre à Dresde, dans l’appartement appelé Grüne Gewölbe, collection qui , pour le choix et le goût, n’est guère surpassée, je crois, par celle d’aucun autre souverain.

Pendant le peu de jours que je suis resté à Pétersbourg, je ne voyais que des Polonais, et