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AVANT-PROPOS DE L’ÉDITEUR.

une lettre d’un ami, d’un frère, d’un père, que l’on lit d’un seul trait, le cœur ému, la pensée absorbée par tout autre chose que le mérite littéraire. C’est ainsi que ce fragment de l’autobiographie de Niemcewicz, écrit au delà de l’Océan, et daté d’au delà du tombeau, sera accueilli en Pologne.

Mais l’ouvrage est écrit en français, et c’est en France que nous le publions. Obtiendra-t-il un regard favorable ? Passera-t-il inaperçu, ou éveillera-t-il quelques pensées sur les vicissitudes de la Pologne, quelques vœux de plus pour son avenir ?

La cause de la Pologne est jugée au grand tribunal de la conscience de l’humanité, et elle est gagnée. Princes et sujets, philosophes et peuples, amis et ennemis, Napoléon, Washington, Metternich, et même jusque sur le trône des czars, Paul, Alexandre, ont déclaré juste la cause de la Pologne. Le crime de son partage est si honteux, si lâche, que l’histoire cherche en vain le premier auteur de cette idée satanique. La Russie l’attribua à la Prusse, la Prusse la re-