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AVANT-PROPOS DE L’ÉDITEUR.

toute son âme ; c’est le récit d’un témoin oculaire de divers faits intéressants dans ces jours de misère et d’opprobre, où l’histoire est réduite au silence. Ici, pour la première fois, un soldat de Macieiowice raconte les déchirants détails de cette journée fatale, un des captifs déroule la triste chronique de leur itinéraire et de leur vie de prison. C’est dans ce livre que nous voyons Niemcewicz, blessé, enfermé à la forteresse de Pétersbourg, tracer de sa main gauche et du fond de sa prison, au lieu d’une vile délation qu’on exigeait de lui, une noble et énergique défense de l’insurrection. Dans ce récit, il parle aussi, lui, Niemcewicz, ennemi sans pitié de tout ce qui est russe, il parle de bon cœur de la justice de Paul, de l’attendrissement du jeune Alexandre, de la sympathie de Makar, pauvre soldat, son garde de prison. Qui de nous pourrait lire avec indifférence tout ce qu’il nous raconte de Kosciuszko, de Kapostas, de Kilinski, de Potocki ? Il y a des livres que l’on reçoit comme on reçoit, après une longue attente,