Page:Niemcewicz - Notes sur ma captivité à Saint-Pétersbourg.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.
viii
AVANT-PROPOS DE L’ÉDITEUR.

portes de laquelle est écrit : Espérez, vous qui entrez ; il repartit pour la France. Niemcewicz, forcé par les circonstances, resta en Amérique. Compagnon de Kosciuszko, compatriote de Pulawski, recommandable par son propre mérite, par son esprit et ses connaissances, il se fit généralement estimer dans ce pays, et trouva des amis qui s’empressèrent à lui être utiles. Jefferson lui prêta quelque argent ; d’autres s’occupèrent à lui faire obtenir le droit de cité ; le roi Louis-Philippe, alors duc d’Orléans, exilé aussi, l’honorait de ses invitations ; Washington lui-même s’intéressait au sort de l’émigré polonais. Mais toutes ces prévenances étaient bien loin d’adoucir ses souffrances, que personne ne pouvait partager, et peut-être même comprendre ; il se sentait réellement aux antipodes. C’est dans ces circonstances que Niemcewicz, pour répondre, sans doute, aux questions bienveillantes de ses nouveaux amis, pour leur parler de la Pologne, et, au moins pour amuser leur curiosité, écrivit dans une langue étrangère, et pour des lecteurs