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INTERROGATOIRE.

des délibérations du Conseil national suprême, mais il n’eut aucune part dans ses décisions; en un mot, il ne jouissait d’aucune autorité. Ses caresses, ses plaintes, ses dons patriotiques, ne produisirent aucun changement dans la conduite qu’on s’était prescrite à son égard; il eut recours enfin aux manœuvres sourdes, qui ne contribuèrent pas peu à semer la division et à exaspérer les esprits. Je le répète donc, le roi de Pologne n’a eu aucun tort envers la Russie. Laissez à la postérité le soin de le punir.

« Pour répondre encore aux autres questions principales qui m’ont été posées, j’ajouterai que les mêmes causes qui forcèrent les provinces à prendre les armes, excitèrent aussi les habitants de Varsovie à se défaire de leurs hôtes. Les vexations, les contributions, les emprisonnements, les exils, y étaient plus fréquents que partout ailleurs. Je n’étais pas dans la capitale au moment où sa population s’est soulevée; je ne saurais donc donner plus de particularités sur ce mouvement. Tout ce que je puis affirmer, c’est que les militaires et les bourgeois y agissaient de concert.

« Je n’ai jamais entendu parler d’un empoisonnement du prince primat par l’abbé Kollontay. Le prince mourut de sa mort naturelle; on l’ouvrit, et on vit que c’était d’une maladie de foie.

« Les archives du Conseil national suprême