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Abandonné, m. acut. Est de signification passive, celuy qui est mis par aucun en abandon, Desertus, Destitutus, Abdicatus.

Abandonné des medecins, A medicis deploratus.

Abandonnée, f. pen. Est aussi de signification passive. celle qui est mise en abandon, Destituta, Deserta, Exposita.

Celuy duquel la vie est abandonnée au premier qui le tuera, Proscriptus.

Une province abandonnée au pillage, Prouincia praedae exposita.

Chose trop abandonnée, Res nimium deplorata.

Encores que toutes choses me fussent abandonnées et libres, Etsi omnia meae potestati paterent, tamen, etc.

Abandonnement, m. acut. Delaissement, Desertio, Defectio, Destitutio, C’est abandon, Ainsi dit on Abandonnement de biens, pour la cession de biens que fait un debiteur à ses creanciers, qu’on pourroit aussi dire deguerpissement de biens, Bonorum abdicatio, Cessio bonorum.

Abandonnement de raison, Defectio a recta ratione.

Abastardir, acut. Est ores actif, et signifie mettre une chose hors de son naturel, et luy faire prendre estranges qualitez, comme, Il a abastardi les moeurs des bourgeois, Mores ciuium adulterauit, et par consequent signifie corrompre : il a tout abastardi, Omnia corrupit, Ores est reciproquant son action, comme, Le tyran s’abastardit tous les jours. Tyrannus se in dies in deterius efformat, degenerat, Ores est neutre, comme, Ceste plante abastardit d’un jour à l’autre, Haec planta quotidie in deterius vergit. Mais il semble plus tenir du passif, quoy que la terminaison soit autre, et seroit bien rendu par corrumpitur, adulteratur, et est composé de a, et bastardir, inusité.

Abbattre, act. penac. Est mettre par terre, ruer jus quelque chose, la faire cheoir ou trebucher de haut en bas, Decutere, Destruere, Deturbare, Prosternere, Euertere: il vient de Abbas, acut. adverbe local, composé de a et bas. Infra, si que Abbatre est mettre abbas, ou à bas.

Aisé à abbattre, Facile decussu, deiectu, prostratu, La faim et la soif abbattent le corps, Fames et sitis corpus deprimunt.

Cela abbat l’yvresse d’une personne, et le desenyvre, Discutit ebrietatem hominis.

Vaincre quelqu’un et l’abbattre à ce qu’il soit des nostres, Euincere aliquem ac partium nostrarum efficere, Oratione aliquem a sententia deturbare.

Abbatement, m. acut. Deiectio, Prostratio, et se prend pour l’action d’abbattre, ou pour la chose abbatuë.

Abbatis, m. acut. Est la demolition et ruïne d’une chose cheute, comme, l’Abbatis d’une forest, Arbores caesae, reuulsae, prostratae, ligna humi deiecta, l’Abbatis d’une maison, Lapides, tigna, lateres domus quae corruit : on dit aussi en cas de guerre, Apres une bataille faire grand abbatis, Magnas strages edere.

Abbatu, m. acut. De signification passive, Deiectus, Prostratus, Depressus.

J’ay le coeur tout abbatu, Marcet animus, B. Afflicto sum animo ac deiecto.

Ils m’ont abbatu, Me labantem conuellerunt, B. ex Cic.

Abbay, m. acut. Est le japper d’un chien, ce qu’aucuns escrivent et prononcent par o, abboy, Latratus canis, Et semble que ce mot et sa suite soient derivez de ce verbe deponent Baubor, baubaris, qui signifie abbayer : ou plustost tant ce verbe Baubor, que ce mot Abbay et sa suite, sunt verba factitia a sono canis latrantis, voyez Rendre les Abbais.

Tenir aucun en abbay, Producere aliquem falsa spe.

Abbayer, act. acut. Latrare, Oblatrare.

Quand l’eau bat contre quelque rive, tellement qu’elle semble abbayer, Allatrant maria oram aliquam.

Abbayer à quelqu’un, Allatrare aliquem, C’est le poursuivre de paroles en criant apres luy.

Abbayement, m. acut. Latratus, us.

Abbayeur, m. acut. Latrator.

Abbayant, acut. Tantost est gerundif, comme, Tu me suis abbayant, ou en abbayant, Tu me oblatrando prosequeris, et en cette signification se devroit escrire par d à la fin, et tantost est nom, comme, Tu es un abbayant, Es oblatrator, et en cette signification se doit escrire par t, et est masculin.

Abbé, m. acut. Abbas Abbatis, Erasm. Est celuy qui est chef en une Abbaye de Moines, selon ce on dit l’Abbé de S. Denys. S. Dionysij coenobiarcha, antistes, Bud. et vient de Abba diction Syriaque, qui vaut autant que Pere.

L’Abbé mange en convent, Hetaeriarcha victitat cum sodalibus.

Abbesse, f. penac. Antistes, vel Antistita, B.

Abbaye, f. penac. Antistitium, Coenobiarchia, Haeteriarchia, Abbatia, Erasm.

Abbec, m. C’est la chair ou autre appast que les pescheurs mettent aux haims pour attirer et prendre le poisson, Esca.

Abbecher, acut. Composé de a et bec: C’est mettre au ou dans le bec


d’un oiseau, mais n’ayant encores l’adresse de becquer, Adescare, Inrostrare : et par metaphore Attirer quelqu’un à sa cordelle, Illicere, Inescare.

Abbeché, m. neut. Adescatus, Illectus, Inescatus.


Abbregé, m. acut. Il descend de ce verbe Abbreuiare. Dont aucuns prononcent Abbrevié, et est adjectif de signification passive, comme, Son propos est abbregé, Decurtata est illius oratio, Tantost est substantif, et signifie epitome et reduction sommaire, et un brief d’un escrit, Selon ce on dit, L’Abbregé des Chroniques de France, Annalium Franciae epitome, et tantost est chascune des trois personnes du temps preterit parfait, avec adjonction de ce verbe, ay, comme, J’ay abbregé, tu as abbregé, il a abbregé, Decurtaui, Decurtasti, Decurtauit.

Abbregé de quelque chose que ce soit, Summa, summae, Epitome, epitomes.

Ce sera le plus abbregé, Id erit compendiosius.


Abbreger, act. acut. C’est rendre bref et accourcir, Breuiare, Contrahere, Circuncidere quae ad rem non pertinent, B. ex Varrone, Aucuns prononcent Abbrevier.

Abbreger quelque chose, et la dire en peu de paroles, Perstringere rem aliquam, Circuncidere, In compendium conferre, Paucis eloqui.

¶ Abbreger et accourcir son chemin, Iter contrahere.

Abbreger le temps, Tempus contrahere.

Pour abbreger, C’est par forme d’adverbe, In summa, Vt in pauca conferam, Ne multa, B. ex Cic.

Abbregement, m. acut. Compendium, Contractio, Comme abbregement de proces, Compendium, Contractio litium.

Abbreuver, acut. ou


A bbremer, acut.ou A bbrurier, Tantoff c ’dl doneer áboire, faire buire, Conniie bbrcuuerles clscuaux„ A daquare: tantoft faire tremp er & mbo ?re d’eau quelqts e cliofi, comme , ,,gbbreutter les tonneaux ou marc vaiff att , Aqua , aut liquore alio imbuere : vn drap abbreutté rte au , c’eft trempé & outré d ’eau. selonktquelle fignificatim on dit par metapbore , bbreutter aurun de quelque opinion ou peifita- - fio , pon remplir imInter & °urm- de telk opinion ou pofinifion, Totum occupare ac perfuafutn habere. f.iibbreiraer fin effsta quelque art , Ingenium attibus imbuere. La terre n’eflpoint ablircutsée de pluyes mottillée , Terra pluMis non irnmaduit. th fimt Abt-e:met& cet e opinion luwten’: eorum opi-. nio Irtuafit illos hxc fententia. 414,re:ooit m.acut. 04. abbrettut les ebettaux , Aquarium; mener l’abbreuttoir Appellere ad aquatn, Adaquare equos. Abccé, an. Abecedarium, Alphabetum,Tabula abecedaria, bellus abecedarius. Ce rnot e$1. compofé des trois premieres lettres Latines a b c, comme en orec Ie nom d’..11pbabet compo.fé des stoms des cleux premiercslettres Grecgues , & fignifie le demombrement par fon & prefatie n (qui feraent de noM,i chaque lettre du di Et ,abece) des kttres Latines , Abecedatium , aut Abecedari us libellus , cat il fe prend au i pour cc petitlittret apprendre á lire aux enfinsts ,o4 lefdites tres Latines fent figuté. es Cy J" ei par eftat c„.1., par ordre. fprendre fin abecé , Difcere elementa. Ln,17:,,t. apprend fon abecé , Abecedarius -puer , Elementarius puer. ../lbsceiti re „tom. gen.penac.ceky ou celle qui apprend encore la forme vstfrure pronanciation (let lentes. ABREV I LI E , erft Ie mom d’vste ’rille en PtCrItdie compofi de ces demo mots ,,elbbé , & -rille , Abbatis villa. A b , -rme elpere de befte volatile dts genre des inlèCles, fort legere , aigre p icquon, car de Ia picipteute de fort aigu Ooit Ia chair s’en enlem tour autour , le propre de laquelle el faire Ic mie! la ei-. re , pour laptelle raifbn nous l’appelons aufirnoujelte á miel. Apes, quebtom Latinluy eft clonné par cc qu’clie film pted s. Mats re me Francois Inent du Latin diminutif Apicula , quoy qu’il tic foit &mines- . eit noftrelangue , & ce par fyncope de la voyelle v. mutatiott de cal> 1, & de la muerte p en fantoyenne b , &quel adm.-, ciPment des timett es &tres leurs moyennes , les Fraufdis & Efpaj,,,tols vfént eommuné... ment quancl ils tirentleurs mots dit Latin. Et par ce que ey apres cette motation & adouriffement ferant marque.z en mai me di ilions afin «linde finlle repeter ailleurs ; consitent noter que e, p r, font cie prolation rode afpre & forte mos g,b d ,lettrs rnOyenneS font de prolation malle co• dorste , laquelle nous &les Lipagizols fuyuons prefque ordinairement és mots extraits du Lam , re que .1 tal ien fait pas , rat prenantergehty Lat , tl retient bfilittes nutettes de p.e., & nide fort. Abhorrir,aCt.aeut...Q2’on dit auf? ,firbborrer ,ef emir en horreur & deteftation quelque cbofe , Abhorrete , eft compoji, muf; qtte le La.. fits mais borrel. fimple envfage MUM les Francois , combien que horren le fon enne? les trains. Les deux viennent de áb hor. ror , filootfaistle dernier vne tremestr caufe’e ang de peur. Et pat ce qu’on s cjtran,o,- ,e de telles tbofès abborret fignife aufi drfuir ?<pi., atter de 11412 compagnie, ..elers laquege fignification hm dit vne tko- A ij