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Si la maladie pénètre en nous, c’est du fait de cette propriété que possède le microbe, être vivant, de profiter de toutes les circonstances. Lorsqu’il s’est adapté à une espèce animale, cette propriété devient particulièrement agressive ; elle mérite le nom de virulence. Rignano lui donnerait la valeur mnémonique qui, pour lui, caractérise la vie. Mais il nous faut nous arrêter dans l’explication du phénomène. Nous traitons de la naissance de la maladie chez l’individu ; ce serait empiéter sur un autre chapitre, l’origine historique des maladies infectieuses. Nous en traiterons plus loin.

Répétons plutôt, avant de terminer ce chapitre, que nous ne constatons des tentatives du microbe agresseur que ses succès, que ses échecs nous échappent nécessairement puisqu’ils n’aboutissent à rien d’appréciable pour nous ; que les échecs sont la règle, et que, lorsque nous avons reconnu le mode de transmission naturel d’un microbe, donc d’une maladie, les expériences que nous instituons ont, dans les conditions de ces expériences, une toute autre rigueur.