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vaillamment enlève le diabétique en quelques heures.

À chacun de ces modes d’activité des microbes (et nous n’en avons cité que les plus parlants), correspond un ensemble particulier de symptômes. Tant que l’on n’a pas eu, pour fixer le domaine de chaque infection, la connaissance de son agent causal, les cadres des maladies ont manqué de fixité, de certitude. C’est la connaissance de ces causes qui a donné à la pathologie infectieuse sa physionomie rationnelle. Il est juste de reconnaître qu’avant Pasteur, auquel nous devons cet immense progrès, la sagacité des médecins avait, au cours de siècles d’observation simple, distingué, délimité, qualifié un bon nombre, le plus grand nombre des maladies que nous étiquetons aujourd’hui avec assurance.

LA MALADIE INFECTIEUSE, PHÉNOMÈNE BIOLOGIQUE

Les agents des maladies infectieuses sont multiples ; leurs moyens d’action divers. Sans cesse, ces ennemis rôdent autour de nous ; sans cesse, ils nous menacent et nous attaquent. Confondant l’effet et la cause, agent pathogène et maladie, nous donnons à celle-ci les caractères de celui-là.