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suite une phase de localisation particulière : le microbe de la pneumonie se cantonne dans un lobe du poumon, celui de la fièvre typhoïde se multiplie principalement dans le tissu ganglionnaire (rate, intestin), ceux des méningites aiguës autour du cerveau, etc.

La multiplication de certains microbes, particulièrement actifs, peut se faire seulement dans les régions mêmes qu’ils ont attaquées : le microbe du choléra, celui de la dysentérie bacillaire foisonnent à la surface de l’intestin et ne pénètrent pas dans le sang du malade.

Le développement local n’est, pour d’autres agents pathogènes, qu’une étape préparatoire à l’envahissement de l’organisme. Le microbe de la syphilis cause une lésion locale, le chancre induré, avant d’envahir les ganglions voisins, puis tout l’être. Le microbe de la peste offre d’ordinaire une première phase de développement ganglionnaire ; il n’infecte le système sanguin qu’ensuite. Le microbe de la tuberculose se localise souvent aussi dans un ganglion pour y demeurer indéfiniment, ou bien, l’ayant frappé, il va contaminer d’autres ganglions, d’autres organes.

Il est, parmi ces ennemis particulièrement actifs, des germes qui n’ont aucune tendance à envahir