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c’est par d’autres instruments, des réactions, des méthodes où nos sens ne jouent qu’un rôle enregistreur que nous parvenons à connaître les maladies. La première observation clinique remonte aux premiers essais d’une intelligence primitive, éveillée et patiente. Que de siècles, que d’efforts appliqués, de progrès techniques, d’analyses, d’associations d’images, d’idées, il a fallu ensuite au cerveau humain pour établir cet ensemble de types morbides qui constitue la pathologie infectieuse et auquel nous avons, nous aurons toujours à reprendre, sans cesse à ajouter.

Pour donner une idée de sa complexité, représentons-nous l’étonnement de l’étudiant qui ouvre, pour la première fois, une encyclopédie médicale, mieux encore son vertige devant la diversité des malades qui peuplent un hôpital. Les premiers contacts de l’étudiant avec la médecine sont toujours suivis d’un découragement. Comment se reconnaître au milieu de tant de maux, savoir ce qui se passe chez le malade, derrière les définitions et les étiquettes ? Heureux celui auquel un aîné obligeant et instruit apporte ses lumières.