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relle peut amener la disparition d’une maladie, c’est la répétition de cette maladie à toutes les générations sur les individus de l’espèce sensible pendant la durée de longs siècles. De ces atteintes héréditaires résulte, nous l’avons montré par l’exemple du typhus, une résistance de plus en plus grande des races sans cesse frappées.

Le typhus n’est pas le seul exemple que nous pouvons citer d’une maladie qui présente cette tendance vers la disparition naturelle. Étudiant une méthode de vaccination préventive contre la dysentérie bacillaire, nous n’avons trouvé, E. Conseil et moi, qu’exceptionnellement, dans la race indigène de Tunisie, des sujets sensibles à cette maladie et pouvant servir de témoins. (L’expérimentation humaine sur la dysentérie bacillaire est possible puisque nous possédons un remède, spécifique contre elle, le sérum antidysentérique qui permet de l’arrêter à coup sûr dès l’apparition des premiers symptômes. Et nous n’avons pas d’autres ressources dans l’étude de la maladie qui ne peut être reproduite dans une autre espèce que la nôtre.) Pour pouvoir établir que notre méthode donnait bien l’immunité, il nous a fallu faire appel à des sujets européens volontaires, des étudiants russes réfugiés en Tunisie avec les