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ces difficultés ne sauraient être au-dessus de nos moyens

Il nous est donc aisé, dans la plupart des cas, de reproduire, chez un individu, la maladie naturelle. S’il s’agit d’une maladie spéciale à l’homme, nous sommes évidemment tenus ou bien à l’abstention ou bien à une prudence d’autant plus grande que le mal est plus sévère. C’est affaire de conscience pour l’expérimentateur et, d’une façon générale, l’abstention doit être sa loi.

La reproduction de la maladie chez un individu (homme ou animal) étant réalisable, pouvons-nous, s’il s’agit d’une affection contagieuse, aller plus loin, créer, comme le fait la nature, une épidémie ?

Il n’y a pas là qu’une curiosité à satisfaire. S’il était possible de créer des épidémies chez certaines espèces animales particulièrement nuisibles, nous posséderions ainsi une arme incomparablement active contre elles et contre les dommages qu’elles nous occasionnent. Il y a loin, nous le verrons, de l’espoir qu’a priori on en peut concevoir à la réalisation pratique.

La première idée de l’application de la virulence d’un microbe à la destruction d’un animal nuisible appartient à Pasteur. L’Australie se plaignait des dégâts que causaient, dans ses cam-