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à se développer chez un être vivant supérieur ne peut pas être acquise par l’infiniment petit, non seulement du fait de cette adaptation lente, fragile et progressive que nous avons décrite, mais aussi par une brusque adaptation.

Plus encore que l’adaptation lente, une virulence se révélant d’un seul coup échapperait à notre investigation, aussi bien dans les faits d’observation du présent que dans les archives du passé. La maladie nouvelle se révélerait plus vite ; nous ne pourrions cependant la reconnaître dès les premiers cas. Or, c’est le premier cas seul, dans notre hypothèse, qui aurait valeur démonstrative.

Abandonnons donc, sans espoir de jamais le résoudre à la lumière de mutations naturelles constatées par nous, la question de l’origine première des maladies infectieuses. Contentons-nous de chercher si l’on a connaissance de faits de mutation, survenus dans les caractères des agents pathogènes des maladies. Le chapitre est nouveau, presque inédit. Si nous parvenons à découvrir quelques faits de mutation, si rares qu’ils soient, leur portée au point de vue général sera très grande.

L’étude de la vaccine nous offre les seuls faits indiscutables de développement brusque d’une