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ment par le lait de cet animal, la fièvre méditerranéenne est née au début du xixe siècle dans l’île de Malte. De là, les chèvres maltaises, importées en raison de leurs qualités laitières, l’ont répandue en Sicile, dans le sud de l’Italie, dans l’Afrique mineure, dans tout le bassin méditerranéen ensuite. Passée de la chèvre maltaise aux autres chèvres, elle a pris bientôt une marche envahissante. Actuellement, elle s’étend par tout le monde. Elle justifie le nom de maladie d’avenir que nous lui avons donné il y a une dizaine d’années. Elle est d’autant plus maladie d’avenir qu’elle se montre déjà capable de revêtir des formes cliniques diverses. Simple fièvre générale à l’origine, elle témoigne à présent d’une tendance à la localisation sur certains organes, en particulier les os ; il y a des formes médicales de fièvre méditerranéenne et des formes chirurgicales. Une telle plasticité de la part de son agent pathogène menace les hommes à venir d’un fléau, aussi varié dans ses manifestations que la tuberculose.

La fièvre méditerranéenne est, sans doute, le meilleur exemple que nous puissions donner d’une maladie d’origine récente ; ce n’est pas le seul. On peut avancer avec vraisemblance que la méningite cérébrospinale a fait son apparition vers la