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la seconde nous est offerte par l’expérimentation qui, permettant de réaliser, sinon des maladies nouvelles, du moins des modalités nouvelles de maladies, nous donne quelque raison de supposer que les faits ont se passer autrefois dans la nature de la même manière qu’ils se passent aujourd’hui entre nos mains.

LES PREMIERS DOCUMENTS DE L’HISTOIRE

Nous avons dit la faiblesse de la méthode historique. Ne craignons pas d’insister sur cette faiblesse. Un peuple, un homme, une guerre, une catastrophe laissent, dans la mémoire humaine, des souvenirs durables, des traits nets. Il s’y trouve une part de vrai, un point de départ exact dans des récits, même légendaires. Les maladies n’ont laissé de traces que dans de bien rares archives du passé et ces traces sont presque toujours vagues, sinon fautives.

Il a fallu, pour déceler avec quelque précision les traits des maux qui nous semblent les plus aisés à reconnaître, des siècles d’observation, les progrès d’une conscience d’abord obscure, voilée de superstitions, de préjugés, puis les étapes d’une