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PIERRE-LOUIS-MARIE CHANEL

confiance en Dieu. Les témoins entendus lors du procès apostolique, attestent d’une voix unanime que rien ne put jamais l’ébranler.

Le Bienheureux a obtenu qu’on l’avertisse plus souvent lorsqu’il y a des malades ; aussi, n’écoutant que son zèle pour le salut des âmes, il multiplie ses visites auprès d’eux, se concilie la bienveillance de ceux qui l’entourent, leur annonce quelques vérités de l’Évangile et voit avec bonheur ses efforts couronnés de succès.

L’un des fils du roi, malade depuis quelques jours, avait été porté auprès de différents dieux, et en particulier auprès de Faréma, le chef des vaincus, récemment revenu de Wallis ; mais le mal empirait et le dénouement fatal approchait. Le P. Chanel n’épargnait pas ses visites et obtint enfin la permission de le baptiser. Il résolut d’administrer le sacrement d’une manière solennelle, afin de frapper l’esprit de Niouliki et d’avoir l’occasion de lui expliquer nos saints mystères. « Je pars, aux environs de midi, pour Tamana, avec tous les objets nécessaires au baptême du fils du roi. Ayant obtenu l’agrément de la mère, je demande celui du roi. Tous les deux y consentent volontiers. Je me revêts de mon surplis, d’une étole, et, après une petite prière faite à genoux, la cérémonie commence. Tous les objets nécessaires paraissent exciter leur curiosité. J’ai donné le nom de Marie-Théodore à ce petit bienheureux. Le peu de mots que je dis au roi et à toutes les personnes assemblées ont paru leur faire plaisir[1]. »

  1. Journal, 9 novembre 1839.