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VIE DU BIENHEUREUX

Belley qu’on venait de rétablir. Le diocèse et le département avaient la même étendue et les mêmes limites. Non loin du chef-lieu, Bourg-en-Bresse, se trouvait le chef-lieu de canton, Montrevel, et tout près de Montrevel le petit village de Cuet qui, au point de vue religieux, n’était qu’une chapelle vicariale dont dépendait le hameau de la Potière. C’est dans cette minuscule bourgade que naquit, le 12 juillet 1803, l’enfant privilégie qui devait être un jour l’apôtre de soutouna et le premier martyr de l’Océanie.

Il fut porte sur les fonts le jour de la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel et reçut au baptême le nom de Pierre. Quand il eut grandi, il n’oublia jamais cette date du 16 juillet, et tous les ans il en célébra l’anniversaire.

Son père se nommait François Chanel et sa mère Marie-Anne Sibellas. C’étaient d’honnêtes cultivateurs et d’excellents chrétiens, comme du reste la plupart des habitants de cette paisible contrée dont la Révolution n’avait pu entamer ni la foi ni les mœurs. Pierre était le cinquième des huit enfants que Dieu avait donnés à cette humble et modeste famille.

« Dieu choisit Chanel, dit un panégyriste du Bienheureux, comme il avait choisi David : De post fœtantes accepit eum, il le prit au milieu du troupeau dont il avait la garde. Les hommes comparent l’humilité de telles origines avec la destinée qu’elles recouvrent et ils sont frappés de ces contrastes. Au fond, qu’y a-t-il d’étonnant ? les différences qui séparent les conditions humaines ne comptent pas au regard du Très-Haut ; ni les grandeurs de la terre ne sont grandes, ni ses misères ne sont basses devant Celui qui dépasse