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cès que Dieu y est offensé ; c’est pourquoi, lorsque l’on se sent émue de colère, il faut élever son cœur à Dieu et différer la correction à un autre temps, où on le fasse avec charité et douceur d’esprit.

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Il y aura un coin dans l’école pour donner la correction à celles qui l’auront méritée, et ce, afin qu’elles ne soient point vues de leurs compagnes, mais entendues pour l’exemple. La maîtresse portera les coupables à la recevoir en esprit de pénitence, à demander pardon à Dieu et à leurs compagnes, selon la qualité de la faute ; après elle les enverra au lieu où elles doivent recevoir le châtiment, et pendant ce temps, les autres écolières prieront Dieu qu’elles en fassent un bon usage et qu’ elles se corrigent de leurs fautes. Elle les menacera plus qu’elle ne les châtiera afin de les tenir en crainte. Il faudra leur défendre de parler de ce qui se passe dans l’école et leur faire entendre que si elles en parlent, elles auront la correction. Lorsque la maîtresse voit qu’une enfant ne se corrige pas pour les avertissements faits en général, ou qu’elle aura fait quelque faute de conséquence, mais secrète, elle l’entretiendra quelque temps en particulier afin de lui faire avouer sa faute et l’obliger à changer.

Celles qui, nonobstant les réprimandes et châtiments, se rendraient incorrigibles et de mauvais exemple à leurs compagnes seront congédiées, après en avoir donné avis à la Supérieure et reçu sa permission ; ceci se doit entendre lorsque les fautes se font par malice et obstination et non point par simple fragilité, qui peut être compatible avec une bonne volonté de s’amender ; alors il faudrait compatir et supporter leur faiblesse, en attendant les effets de leur bonne volonté. Elles observeront de n’ envoyer jamais deux enfants ensemble au lieu pour ne pas blesser la pudeur.

(p. 115) Si la paresse, la gourmandise et autres défauts méritent le châtiment, la diligence et la vertu sont dignes de récompense ; c’est pourquoi la maîtresse en donnera de temps en temps à celles qui observeront plus ponctuellement ce qui leur aura été ordonné : on leur en promettra plus souvent qu’on ne leur en donnera, afin de leur donner courage. Les récompenses seront des Agnus Dei, des livres, chapelets, images ou médailles, donnant à chacune selon son mérite. Lorsque l’horloge sonnera, on leur fera faire un acte de foi sur un des mystères, comme il est dans les latins pour les jours de la semaine.