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soumission, sans s opposer aux desseins de Dieu et espérer que, quoiqu’ on en soit indigne, Dieu ne manquera pas de donner les lumières nécessaires pour donner de bons conseils.

Étant choisies pour cet office, il faut s'en acquitter avec soin et se considérer comme obligées par un titre particulier de procurer le bien de la maison. On doit prendre garde à tous les relâchements qui pourraient s'y glisser ; et dès qu’on s’aperçoit de quelque chose contraire au bon ordre de la maison, en avertir la Supérieure et prendre avec elle et les autres Conseillères le moyen d'y remédier.

Les Conseillères doivent avoir un grand zèle pour le bien de la maison, mais un zèle éclairé, qui ne leur fasse pas condamner (p. 66) ou approuver aveuglément et selon leur caprice ; mais elles doivent peser et examiner toutes choses selon qu’ elles jugeront à propos pour le bien de la Communauté, en conférant avec les autres Sœurs du Conseil, lorsque ledit Conseil est assemblé et non autrement. Ce zèle doit être désintéressé, n’ épargnant personne quand ils’ y agit du bien de la maison ; tout doit céder dans leur esprit au bien de la Communauté, et quand ce serait une parente ou une amie, dont la conduite serait dangereuse pour la maison, ces considérations ni aucune autre ne doivent pas les empêcher d’en avertir et de délibérer sur les moyens d’y remédier.

U,0T32,2

Comme elles sont établies pour aider la Supérieure de leurs conseils, elles doivent avoir beaucoup de rapport avec elle ; il ne faut pourtant pas qu’elles paraissent trop dévouées à ses sentiments, ni qu’ elles les suivent aveuglément en toutes choses ; mais il faut qu’ on croie, et que cela soit vrai en effet, qu’ elles ne cherchent que le bien de la maison et qu’ elles ont assez de lumière et de liberté pour voir et pour dire ce qui sera le plus avantageux pour la maison. Elle diront donc librement leur pensée dans le Conseil, chacune à son rang ; c est-à-dire premièrement la dernière Conseillère, ensuite la seconde, puis la Maîtresse de probation, ensuite l’Assistante et enfin la Supérieure conclura librement ; c est-àdire qu’ elles ne doivent point agir par respect humain, ni par compagnie et être d’un sentiment parce qu’une autre en est ; mais elles doivent examiner ce qui est le plus expédient et dire avec liberté ce qu’ elles croiront le plus avantageux pour la Communauté.

Elles diront aussi leur sentiment simplement sans chercher de grands discours ; mais elles exposeront sans fard et sans artifices les raisons sur lesquelles est appuyé leur sentiment ; elles ne le proposeront point en des termes trop recherchés et ne s étudieront point à attirer les autres