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TYGRANE.

Ah Madame ! Épargnez un malheureux Amant,
Je bornais mes desseins à vous voir seulement.

CELIANE.

As-tu mise en oubli la Reine de ton âme ?

TYGRANE.

Je ne puis l’oublier puisque c’est vous (Madame)
Dont l’absolu pouvoir règne sur mes esprits.

CELIANE.

Et tu n’es plus pour moi qu’un objet de mépris.

TYGRANE.

Oubliez mon erreur, oubliez mon offense,
Et voyez mon amour après mon inconstance ;
Comme l’Astre du jour alors qu’il sort de l’eau,
Mon feu sera plus net et paraîtra plus beau,
Pourvu qu’en ma faveur quelque pitié vous touche.

CELIANE.

Depuis quand cette amour loge-t-elle en ta bouche ?
Sans doute déloyal tu ne te souviens pas
Combien ta Pasithée a de grâce et d’appas.

TYGRANE.

Ah belle Céliane !

CELIANE.

Hé bien Prince volage ?