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Et prépare à ton coeur de sensibles supplices !
Mais ne murmure point contre cette beauté
Que tu viens d’offenser par ta témérité,
Tu sens un châtiment moindre que ton audace,
Et malgré son courroux la pitié t’a fait grâce.
Venge plutôt le tort que ton amour a fait,
Offre-toi pour victime à cet objet parfait,
Et par ton propre sang effaçant ton offense
N’épargne par tes jours quand tu perds l’innocence :
Espérons toutefois : Mes services passés
Ne sont pas tout à fait de son coeur effacés,
Puisque dans sa douleur sa bouche s’est contrainte,
Et n’a pas découvert le sujet de sa plainte,
Ce silence discret montre qu’assurément
Son amour est plus fort que son ressentiment.