Page:Nicolas Mary - Eurymédon ou l’Illustre Pirate, 1637.djvu/89

Cette page n’a pas encore été corrigée

Les grâces dedans l’une ont choisi leur séjour,
L’autre d’un beau rocher fait le trône d’Amour,
Et comme ils sont tous d’eux de visibles miracles,
L’un reçoit tous nos voeux, l’autre rend des Oracles ;
Enfin je vois ici comme dans un tableau
Tout ce que la nature a de rare et de beau.
Mais que j’ai de regrets parmi ces belles choses !
Que je vois de soucis au milieu de ces roses !
Et que je suis confuse en ce dernier effort
Où peut-être ma nef fera naufrage au port.

PASITHÉE.

Vous soupirez (Madame) et votre teint se change,
D’où vous vient si soudain cette pâleur étrange ?
Dieux ! vous trouvez-vous mal ?

EURIMÉDON.

Madame il faut mourir
Ou que votre pitié s’offre à me secourir.

PASITHÉE.

Ce n’est pas un devoir que ma main vous refuse,
Mais ce nouveau discours me rend toute confuse,
Parlez moi clairement.

EURIMÉDON.

Ah Madame ! Pardon.
C’est trop vous abuser, Je suis Eurimédon.