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EURIMÉDON.

Exceptez-en la vôtre (adorable merveille,)
Car c’est d’elle qu’on peut dire avecque raison
Que ses charmes divins sont sans comparaison.

PASITHÉE.

Vous me forcez pourtant d’avouer à ma honte
Que votre courtoisie aujourd’hui me surmonte.

EURIMÉDON.

Pour être un digne objet à votre affection
Je veux bien vous laisser en cette opinion,
Mais le peu de mérite où mon espoir se fonde
Accusera d’erreur les plus beaux yeux du monde,
Et fera reprocher à votre jugement
Qu’il a lorsqu’il me flatte un peu d’aveuglement.

PASITHÉE.

Ici votre vertu m’impose le silence,
Mais l’admiration sera mon éloquence.

EURIMÉDON.

Brisons là ce discours, Madame.

PASITHÉE.

Je le veux.

EURIMÉDON.

Que le Ciel (ma Princesse) est propice à mes voeux !
Ah que sur ce beau sein je vois de belles choses !
Son teint ressemble aux lys, et votre bouche aux roses,