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Si la bonté du Roi s’accorde à nos désirs.

EURIMÉDON.

Déjà ce doux espoir me comble de plaisir,
Mais je crains que l’effet de cette courtoisie
Ne donne à notre Amant un peu de jalousie,
S’il apprend quelque jour le bonheur où je suis :
Cependant que son coeur est parmi les ennuis,
Et dedans les langueurs d’une fâcheuse absence
Fait d’un excès d’amour l’injuste pénitence.

PASITHÉE.

Si jusque ici l’amour a mal traité nos voeux,
Le même quelque jour nous ravira tous deux,
Et par notre union finissant nos supplices
Versera sur nos maux ses plus chères délices.

EURIMÉDON.

Pour la même raison vous devez croire aussi
Que le mal de mon frère est beaucoup adouci,
Et quelque déplaisir qui trouble sa pensée,
La cause de son mal rend sa peine effacée :
Mais bons Dieux ! qu’Alerine est longue en son retour !

PASITHÉE.

Madame : la voici.

EURIMÉDON.

J’en rends grâce à l’amour.